Russie : 7 ans de prison contre l’opposant anti-guerre Gorinov

Le 8 juillet, le tribunal Meshchansky de Moscou a condamné le député municipal de Moscou Alexei Gorinov à 7 ans d’enfermement dans une colonie pénitentiaire pour avoir « propagé des faux sur l’armée russe en utilisant les pouvoirs officiels. 

Ils m’ont enlevé le printemps, ils m’ont enlevé mon été, et maintenant ils m’ont aussi enlevé 7 ans de ma vie », a déclaré Alexei Gorinov, 62 ans.

Lors d’une réunion du Conseil des députés du district de Krasnoselsky le 15 mars, Gorinov et ses collègues avaient qualifié l« opération spéciale » en Ukraine de guerre, ils avaient déclaré que les autorités russes voulaient s’emparer du territoire de ce pays et qu’en Ukraine, des enfants mouraient des actions de l’armée russe. Une affaire pénale de « discrédit de l’armée » a également été ouverte contre la présidente du Conseil des députés Elena Kotenochkina, mais elle a réussi à quitter la Russie. Elle a été arrêtée par contumace.

Pendant la séance du tribunal, Alexei Gorinov a déployé une affichette ”Avez-vous encore besoin de cette guerre ? », que l’huissier a essayé de bloquer. 

Alexei Gorinov, contrairement aux personnes précédemment condamnées, a également défendu sa position dans la salle d’audience; il a affirmé son droit d’exprimer son opinion et s’est prononcé contre la guerre.

Après la sentence le public a applaudi Gorinov, les policiers ont expulsé  manu militari les personnes qui manifestaient leur soutien.

La peine d’Alexei Gorinov est la première condamnation pénale réelle pour « faux contre l’armée », la première condamnation de ce type à Moscou et la première dans laquelle l’accusé a plaidé non coupable.

Depuis le 24 février – premier jour de l' »opération spéciale » en Ukraine – les habitants des villes russes participent quotidiennement à des rassemblements anti-guerre et parlent de la tragédie en ligne. Les discours et les déclarations anti-guerre sont devenus des motifs de poursuites pénales. À ce jour, plus de 170 personnes ont été poursuivies pour avoir manifesté contre la guerre avec l’Ukraine. L’article 207.3 (diffusion publique d’informations sciemment fausses sur l’utilisation des forces armées de la Fédération de Russie) a été ajouté au Code pénal en mars 2022 – c’est ainsi que les autorités ont réagi aux discours et déclarations anti-guerre, ainsi qu’à la diffusion d’informations sur la guerre ne provenant pas de sources officielles russes. La peine maximale prévue par cet article est de dix ans d’emprisonnement. Les dissidents ne sont pas seulement poursuivis en vertu du nouvel article du code pénal : dans plusieurs cas, les forces de sécurité ont porté des accusations de hooliganisme, de vandalisme, de recours à la violence contre les autorités et d’autres violations.

Information tirée de : https://avtonom.org/news/v-rossii-prisuzhden-pervyy-realnyy-srok-za-diskreditaciyu-rossiyskoy-armii-0

et de : https://ovd.news/express-news/2022/07/08/mundepa-alekseya-gorinova-prigovorili-k-semi-godam-kolonii-po-delu-o-0