On n’est pas sérieux quand on a 40 ans. C’est pourquoi nous souhaiterions nous réunir pour l’occasion pour fêter ensemble 40 ans d’autogestion pédagogique. programme complet
Mois : septembre 2022
TOULOUSE – CRAS le 18 novembre : Projection-débat « 40 ans après le CLODO, prendre soin de nos pratiques numériques ? »
CRAS – 39, rue Gamelin 31100 Toulouse (Métro Fontaine Lestang)
Programme et compléments : https://cras31.info/spip.php?evenement263
18h30 – Accueil – Auberge espagnole (Apportez ce que vous aimez partager ! Les boissons sont au bénéfice de l’association)
19h00 – Dialogues situés autour de THX « Présence Solidaire » par les Petites singularités.
21h00 – Projection du film « Machines in Flames » Documentaire sur le CLODO (VOST, 2022, 50mn) précédé d’une entrevue vidéo des auteurs.
Le Comité Liquidant Ou Détournant les Ordinateurs (CLODO) a effectué des opérations de sabotage dans l’industrie informatique à Toulouse et jusque dans les institutions préfectorales entre 1980 et 1983, dénonçant une industrie vouée à des fins militaires. Près de quarante ans après leur dernière revendication, celles-ci apparaissent visionnaires comme notre quotidien est livré à une surveillance informatisée dont l’ampleur dépasse toutes les prédictions.
En hommage à la perspicacité de ce groupe d’action dont les membres restent encore aujourd’hui inconnus des services de police,le CRAS et les petites singularités vous proposent une soirée de partage et de réflexion sur les dynamiques narratives de lutte dans les milieux technologiques développées dans les ateliers et la collection THX.
« Les Petites singularités », une association sans but lucratif basée à Bruxelles et consacrée aux pratiques collectives et à la production de technologies libres, explorent à travers la collection THX notre relation à la production technique et comment on peut l’orienter, en faire usage dans nos luttes anti-capitalistes, et en combattre les effets délétères. La collection THX est née de la rencontre entre philosophie et hackers, entre mouvements sociaux et pratiques de la résistance. S’y déploient des pensées subversives ancrées dans des pratiques collectives féministes et décoloniales et destinées à interroger notre hybridation matérielle, culturelle et symbolique aux technologies numériques.
Lors de cette soirée, les petites singularités évoqueront les ateliers d’écriture annuels qui font THX et les pratiques de fiction spéculative pour la résistance. Elles se dévoileront dans leur prochain recueil de nouvelles utopiques qui engagent l’imaginaire des lectaires à renouer avec l’action directe pour inscrire des traces dans le réel comme autant d’invitations à passer à l’acte : « Présents Suspendus » est à paraître en fin d’année et fait suite au recueil d’essais paru cette année : « Présence Solidaire », dont des exemplaires seront disponibles, en vente à prix libre au CRAS.
L’intervention des petites singularités sera suivie de la projection du documentaire expérimental Machines in Flames (2022)d’Andrew Culp et Thomas Dekeyser qui suit les traces du CLODO. quarante ans après et invite à poursuivre son œuvre. La projection sera précédée d’une entrevue vidéo avec ses auteurs.
> Sur l’activité du CLODO de 1980 à0 1983 : https://cras31.info/IMG/pdf/dossier_cras_clodo_de_1980_a_1983.pdf
A bientôt
CRAS Infos
Bernard Castella alias Lukas Stella 1955-2022
★ textes et livres de Lukas Stella
. Mon ami et compagnon anarchiste Bernard Castella, surnommé Nanar, vient de casser sa pipe. Il disparait à l’âge de 67 ans, mais reste de lui plein de textes et de souvenirs.
. Sous le pseudo Lukas Stella, il a écrit une dizaine de bouquins, y compris aux Editions Libertaires, mais aussi de nombreux textes gratuits, imprimés sous formes de tracts ou disponibles en PDF téléchargeables. Ancien graphiste et diplômé des Beaux-Arts, il aimait également mettre en forme ses textes et les nôtres sous forme de visuels accompagnés d’images, dans la lignée des années 60/70. Il aimait particulièrement Vaneigem, Jean-François Brient, Bakounine et Debord.
. Actif dans les luttes locales de St-Étienne et alentours, il suivait également de près ce qui se passe en Grèce et participait régulièrement à la préparation des convois solidaires avec nous. Il était aussi connecté avec le Chiapas et le Rojava, entre autres.
. Avec son caractère bien trempé et sa quête d’absolu, il participait à de nombreuses luttes, notamment celle des chômeurs (cofondateur du collectif des Feignasses), sillonnait les squats et les ZAD, ainsi que toutes sortes de lieux créatifs et autogérés. Il agissait régulièrement au côté des Roms et des sans-papiers, soutenait les camarades en procès et participait aux mobilisations, comme le contre-G8 par exemple.
. Le pouvoir lui était insupportable et la société autoritaire était toute entière à renverser. À ses yeux, le capitalisme était indissociable de l’immense machine de propagande qui nous intoxique et tourne sans cesse à son service, dans tous les recoins de nos vies. Pour Nanar, la société totalitaire était assurément déjà là : omniprésente et omnisciente, reconnaissable à sa volonté de tout savoir et de tout contrôler.
. Militant anarchiste infatigable durant de longues années, Bernard Castella a fini par succomber dans un monde qu’il désirait voir changer, mais qui s’enfonçait sans cesse dans la dystopie au fil des années. À chacun de nos échanges, il s’inquiétait de l’évolution des choses et, en particulier, des métamorphoses du pouvoir et de ses moyens croissants.
. Mais il savait avec nous que rien n’est encore perdu. D’où son intérêt pour toutes les zones de résistances et leurs spécificités. Bernard savait que nos chaînes sont d’abord dans nos têtes et qu’un véritable bras de fer se joue en permanence en matière d’imaginaire social : entre les vendus de la société mortifère d’un côté et les réinventeurs de la vie à défendre de l’autre.
. Tout ce que pensait Nanar est résumé dans les nombreuses et inspirantes citations qu’il avait progressivement rassemblées à la une de son site internet : http://inventin.lautre.net
. Une véritable mine, à lire, à relire, à ruminer et à traduire en actes (tant que son site est encore en ligne, avec aussi des pages en anglais et en espagnol), même si nous n’étions pas toujours d’accord sur tout, et tant mieux : ce n’était que plus agréable de discuter !
Salut Nanar ! Merci pour tout ! Ce soir, on boira une petite mousse à ta mémoire.
Yannis Youlountas
Les anarchistes biélorusses condamnés à des peines de 5 à 17 ans de prison
source : https://avtonom.org/news/belarusskie-anarhisty-prigovoreny-k-srokam-ot-5-do-17-let-lisheniya-svobody
Le 6 septembre, le tribunal de la ville de Minsk a rendu un verdict dans l’affaire pénale du soi-disant « groupe criminel international ». 14 anarchistes et libertaires étaient inculpés, dont 4 qui ont quitté le Bélarus. Ils ont été accusés en vertu de dix articles, y compris des articles sur la création et la participation à une organisation criminelle (partie 1 et partie 2 de l’article 285 du Code pénal de la République du Bélarus) et la création d’une formation extrémiste (partie Le procès a eu lieu en scéance privé.
Selon les enquêteurs, de 2005 à 2020, des personnes non identifiées, ainsi que l’anarchiste Alexander Frantskevich et la militante des droits de l’homme Marfa Rabkova ont uni « un certain nombre de groupes criminels organisés » : « Action révolutionnaire », « L’autodéfense du peuple » et « Journée révolutionnaire ». Les enquêteurs affirment que Frantskevich et Rabkova ont organisé l’incendie criminel de l’inspection fiscale du district de Gomel en mars 2017 à l’aide de « coktail Molotov ».
10 personnes ont été condamnés exactement aux conditions demandées par les réquisitoires :
– Alexander Frantskevich – 17 ans (rème strict)
– Akihiro Khanada-Gayevsky – 16 ans (rème renforcé)
– Martha Rabkova – 15 ans (rème général)
– Alexey Golovko – 12 ans (rème renforcé)
– Pavel Shpetny, Nikita Drants, Alexander Kozlyanko, Andrey Chepyuk – 6 ans chacun (rème renforcé)
– Andrey Marach et Daniil Chul – 5 ans chacun (rème renforcé)
Il est également rapporté que les accusés ont reçu des amendes allant jusqu’à 700 unités de base (environ 8 900 $).
Après l’annonce du verdict, les forces de sécurité ont arrêté les proches des accusés et des diplomates qui n’étaient pas autorisés à entrer dans la salle d’audience, ainsi que des personnes au hasard qui sont venues à d’autres procès.
Adresse des lettres : SIZO-1, ul. Volodarsky, 2, Minsk, Biélorussie, 220030