Mélenchon et sa boutique, La France insoumise (sic), lancent une école dont le rôle sera de former les futurs cadres de l’organisation, destinés à devenir des élus. Soixante-dix étudiants ont été choisis pour composer la première promotion (pourquoi pas de jeunes travailleurs ?).
Il n’y a là rien de passionnant ni en principe de quoi retenir notre attention, à ceci près que le nom donné à cette promotion, afin de confirmer une nouvelle fois que la politique salit tout ce qu’elle touche, est celui de Louise Michel. Après l’immonde Isabelle Balkany, qui a osé une apologie tweetée de la révolutionnaire, c’est donc au tour de Mélenchon et de ses amis d’utiliser ce nom illustre pour tenter de donner du goût à leurs salades. Cela devrait relever de la profanation de sépulture.
Sur le papier à en-tête de l’école de ces futurs politiciens de métier ou en introduction aux cours dispensés par les têtes pensantes de la « gauche de demain », nous ne saurions trop recommander de placer l’extrait ci-dessous des Mémoires de cette figure majeure de la Commune, qu’elle concluait par ces mots : « Voilà pourquoi je suis anarchiste ! »
« Eh bien, à force de comparer les choses, les événements, les hommes, ayant vu à l’œuvre nos amis de la Commune si honnêtes qu’en craignant d’être terribles ils ne furent énergiques que pour jeter leur vie, j’en vins rapidement à être convaincue que les honnêtes gens au pouvoir y seront aussi incapables que les malhonnêtes seront nuisibles, et qu’il est impossible que jamais la liberté s’allie avec un pouvoir quelconque.
Je sentis qu’une révolution prenant un gouvernement quelconque n’était qu’un trompe-l’œil ne pouvant que marquer le pas, et non ouvrir toutes les portes au progrès ; que les institutions du passé, qui semblaient disparaître, restaient en changeant de nom, que tout est rivé à des chaînes dans le vieux monde et qu’il est ainsi un bloc destiné à disparaître tout entier pour faire place au monde nouveau heureux et libre sous le ciel. »