« A mesure que les hommes modifient leur propre idéal de vie, ils doivent nécessairement faire évoluer, en accord avec celui-ci, cette “corporéité” élargie que constitue leur habitat. La ville reflète l’esprit de la société qui l’a créée » (L’Evolution des villes, 1895). Elisée Reclus
À voir, À écouter
À la rencontre d’Armand GATTI, jusqu’au 21 juillet 2024 en Avignon 84000
Le vendredi 12 juillet à partir de 16h, visite / projection-rencontre / table ronde au 8 rue de Mons 84000 Avignon
Si l’œuvre d’Armand Gatti est une des plus considérables du théâtre français contemporain, elle est aussi un livre ouvert sur le XXe siècle et ses combats, dont Gatti fut le témoin, et souvent le partisan et l’acteur. À travers ses pièces, dès la fin des années 1950, peut se lire une histoire parallèle des événements du monde, d’un bout à l’autre de la planète. Par son foisonnement, sa longévité, sa capacité unique à inventer autant de formes théâtrales que de pièces. Armand Gatti aura connu le théâtre sur l’intégralité de son spectre, des grandes salles du théâtre populaire des années 60 aux aventures les plus marginales avec des amateurs.
16h à 16h45 – Bibliothèque BnF
Visite commentée par Olivier Neveux et Jean-Jacques Hocquard de l’exposition À la rencontre d’Armand Gatti
17h à 18h30 – Studio
Projection du film La Réponse à Schoenberg de Stéphane Gatti
1992 – 50 min
À l’invitation d’Alain Crombecque, Armand Gatti crée au Festival d’Avignon en 1991 Ces empereurs aux ombrelles trouées, avec des habitants des quartiers périphériques et des extraits de Moïse et Aaron, l’opéra de Schoenberg. Dans cette pièce foisonnante et complexe, Armand Gatti conjugue poésie, religion et philosophie, et nous invite à prendre la mesure de la distance à parcourir pour nous déprendre de nos propres idolâtries et tenter la traversée du désert.
La projection sera suivie d’un échange animé par Jean-Jacques Hocquard.
18h30 à 20h – Calade de la Maison Jean Vilar
Une œuvre du XXe siècle pour le XXIe siècle
L’œuvre d’Armand Gatti est intimement liée à l’histoire du siècle précédent, à ses espérances et ses désastres. Elle a cherché des formes pour le « dire », le représenter et y intervenir. Elle a inventé des dispositifs, transformé le théâtre de façon unique. Mais elle ne saurait y être assignée. Elle est en effet riche de perspectives et d’enjeux pour aujourd’hui. C’est aux nouvelles générations de la découvrir et de la rendre active. Il est possible, cependant, dès maintenant, d’interroger ce qu’elle a accompli et de travailler à faire apparaître ce qui pourrait inspirer notre présent.
Avec :
Catherine Boskowitz, metteuse en scène, comédienne, plasticienne
David Lescot, auteur, metteur en scène et universitaire
Olivier Neveux, universitaire
Animée par Marie-José Sirach, critique dramatique
Organisé par la Maison Jean Vilar (Association Jean Vilar et BnF) en collaboration avec La Parole Errante
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EXPOSITION
À la rencontre d’Armand Gatti
Du 29 juin au 21 juillet de 11h à 19h
à la Bibliothèque – BnF / Entrée libre
A l’occasion du 100e anniversaire de sa naissance, la BnF vous invite à redécouvrir certains temps forts de l’exceptionnel parcours artistique, intellectuel et politique d’Armand Gatti, à travers quelques jalons provenant notamment du fonds donné au département des Arts du spectacle par la Parole Errante. Le public pourra voir ainsi l’emblématique manuscrit de La Passion du général Franco, pièce interdite en France sous la pression du pouvoir espagnol en 1968. Ces archives, complétées par celles que conserve l’antenne d’Avignon, permettront aussi de mettre en valeur les pièces d’Armand Gatti jouées au Festival, de Rosa collective et La tribu des Carcana en guerre contre quoi, pièces accueillies par Lucien Attoun à la Chapelle des Pénitents Blancs, à Ces empereurs aux ombrelles trouées, en passant par Le Labyrinthe et Le Cheval qui se suicide par le feu.
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Colloque MICHEL RAGON le 8 et 9 juin 2024 à l’AGECA, 177 rue Charonne 75011
Le Cercle culturel de littérature ouvrière, paysanne et sociale (CLOPS) qui édite la revue Fragments organise un colloque consacré à « Michel Ragon, la littérature prolétarienne, l’anarchisme, l’architecture »
ilDeposito – NOTRE « MANIFESTE » CULTUREL ET MUSICAL
ilDeposito.org est un site internet qui vise à être une archive de textes et de musique de chants de protestation politique et sociale, des chants qui ont toujours accompagné la lutte des classes opprimées et du mouvement ouvrier, qui représentent un patrimoine politique et culturel de valeur fondamentale, à préserver et à faire revivre.
Dans ces chants est enfermée et rassemblée la tradition, la mémoire des luttes politiques et sociales qui ont caractérisé l’histoire, en Italie mais pas seulement, avec toutes les contradictions typiques du développement historique, politique et culturel d’une société.
De la Révolution française au risorgimento, en passant par les chants antipiémontais. Des hymnes anarchistes et socialistes du début des années 900 aux chants de la Grande Guerre. De l’après-guerre, aux chants de la Résistance, en passant par les chants antifascistes. Et puis l’après-guerre, la reconstruction, le « boom économique », les luttes étudiantes et ouvrières de la fin des années 60 et des années 70. La période du reflux et enfin le monde actuel et la « globalisation ». Chaque période a eu ses chants, qui sont plus que de simples bandes sonores : ce sont de véritables documents historiques qui nous permettent d’entrer au cœur des événements, en passant par des chaînes non traditionnelles.
Notre approche théorique reprend donc la définition par De Martino et Gianni Bosio de la culture populaire en tant que culture indépendante de la culture dominante, qui a tendance à porter les valeurs et les façons de concevoir le monde des classes au pouvoir. Le contenu du dépôt, à notre choix, a toujours un contenu politique ou en tout cas de « dénonciation sociale ». Bref, il n’y a pas de chants de la tradition orale et populaire avec un contenu qui n’est pas comme celui qui a tendance à être défini.
Nous savons que ces catégories ne peuvent jamais être définies de manière absolue et pérenne, mais ce sont des catégories dialectiques, qui changent dans le temps et l’espace. Mais, aux fins d’un travail de collecte et de réintroduction comme celui que nous portons, ces catégories ont certainement leur propre fonctionnalité, et c’est dans cet esprit que nous les utilisons. En ce qui concerne la relation avec la musique populaire, il y a certainement des chansons populaires, mais, comme le titre le dit du site, des chansons de protestation politique et sociale. C’est pourquoi les chants nettement politiques de la grande « famille » de la musique populaire sont présents, dans le sens auquel on a déjà fait référence.
Le répertoire et la tradition auxquels il est fait référence, pour les chants de la Seconde Après-guerre, sont ceux liés d’une part aux recherches effectuées par le groupe Cantacronache d’abord, et du Nouveau Cancionier italien par la suite. De l’autre côté, la nouvelle chanson politique a suivi, certainement liée à la fois à l’expérience des Cantacronache et du Nouveau Canzoniere Italiano. Mais aussi le répertoire des nombreux Canzonieri directement liés aux réalités de la lutte de ces années (je fais référence au Canzoniere Pisano, au Canzoniere del Proletariato, etc).
En revanche, il ne s’agit pas, comme déjà mentionné, d’une collection générique de chants politiques. De grandes ausences s’attendraient : le répertoire de Guccini, de De Andrè, ou de De Gregori, et bien d’autres (répertoire qui nous est loin d’être indifférent !). Il y a une raison à cette « lacune ». Il y a des limites objectives, comme le manque physique de personnes qui collaborent sur le site, car l’élargissement des archives dans ce sens serait une lourde charge de travail. Mais nous pensons aussi que des auteurs-compositeurs comme Guccini, De Andrè etc, ont (à juste titre) eu leur place dans les médias, à la télévision, dans les magasins de disques, dans les librairies et même sur internet. Notre engagement est donc de valoriser et de proposer un brin de la chanson de protestation qui est désormais pratiquement ignoré par certains canaux, tant culturels que commerciaux. Pour certains, cela peut sembler un choix non acceptable, mais nous pouvons vous assurer qu’il s’agit d’un choix conscient et motivé.
Ce que nous espérons, c’est que le Dépôt et tous les projets promus, puissent servir à la redécouverte, à la diffusion et à la valorisation de ce répertoire, non seulement comme une récupération d’un matériel passé et lié à des expériences historiques passées, mais aussi comme un stimulus pour la reprise d’un chant politique qui est en quelque sorte lié à une tradition existante, une tradition importante et significative.
CHANTS DE LUTTE ET RÉVOLUTION
Quand les gueux, les sans-noms, les crève-misères, etc., se mettent à reconnaître leur ennemi social, bourgeois, riches, profiteurs, curés, patrons, militaires, politiciens, etc., qui vivent de leur sueur… alors le vieux monde vacille sur ses bases et notre chant de libération clame, en mille langues, en mille lieux, que les prolétaires n’ont rien à perdre que leurs chaînes, qu’ils ont un monde à gagner.
Mais les nantis et les exploiteurs se défendent. Ils ont intérêt, de façon antagonique à la nôtre, à entretenir notre amnésie sociale, à occulter nos incessantes résistances, à réécrire sans cesse l’histoire réelle de notre vie. Ce qu’ils appellent « culture » est une puissante arme de distraction massive !
Anarchie, vous avez dit anarchie
Gaston Couté
Georges Brassens
et bien d’autres chants : https://www.cira-marseille.info/wp-admin/post.php?post=25726&action=edit