Expositions
64 dessins de presse sur Brassens à Sète
Exposition gratuite visible dans la gare maritime du Maroc du 23 juillet au 1er Septembre 2021 – 34200 Sète
Une exposition regroupant 64 dessins de 64 dessinateurs de presse qui ont croqué des phrases surgies de l’univers de Brassens (textes libertaires, chansons, poèmes, interviews…) va être inaugurée le 23 juillet 2021 à 18h sur le Roquerols, quai du maroc à Sète. Un livre a été édité par l’agglorieuse avec la préface de Tanguy Pastureau.
Vous retrouverer : Alf, Babache, Ballouhey Barrigue, Batti, Battistini, Bauer, Berth, Biz, Brito, Cambon, Clou, Coureuil, Dadou, Daf, Daullé, Dehaies, Delambre, Deligne, Decressac, Delucq, Devo, Délirius, Delvallé, Dieu, Djony, Dubouillon, Gab, Goubelle, Gouders, Gruet, Hours, Jac, Kak, Kristian, Large, Laserpe, Man, Marandin, Meuran, Moine, Morchoisne, Mric, Mutio, Nardi, Olivero, Paf, Pakman, Pétrovic, Phil, Rafagé, Ramirez, Redon, Renault, Roman, Sondron, Thomas, Trax, Ucciani, Veesse, Vomorin, Willis, Ysope.
André Claudot (1892-1982) La couleur et le siècle du 25 juin au 20 septembre 2021
Exposition présentée au musée des Beaux-Arts de Dijon du 25 juin au 20 septembre 2021
Le musée des Beaux-Arts de Dijon propose une exposition monographique consacrée au peintre bourguignon André Claudot.
Pacifiste, anticlérical, anticonformiste, humaniste…
André Claudot est un dessinateur et un peintre dont la vie artistique, politique et sociale est aussi riche que complexe ! Lire la suite
librairie Quilombo : exposition Otto Nückel
Jusqu’au 22 juillet, la librairie Quilombo (ouverture du mardi au samedi, de 13 à 20 heures), 23, rue Voltaire, Paris 11e, accueille une exposition consacrée à Destin (432 p., 23 euros, infos) d’Otto Nückel, réédité par les éditions Ici-bas.
Aux côtés de Frans Masereel et Lynd Ward, Otto Nückel compte parmi les auteurs classiques du roman graphique sans paroles, un genre créé dans les années 1920 qui doit autant au cinéma muet qu’à l’expressionnisme. Dans Destin, en plus de 200 gravures sur plomb, l’artiste déploie la destinée tragique d’une femme née dans la misère – dont rien ne parviendra à la délivrer. Avec cet ouvrage époustouflant de maîtrise graphique et narrative, Otto Nückel signe sans aucun doute son chef-d’œuvre.
Extrait de la préface
Destin est un livre sur les femmes. Destin est un livre sur la pauvreté. Destin, ce sont 200 gravures magnifiques accompagnées d’un nombre très limité de mots. Destin a paru pour la première fois en 1926, mais il n’a rien perdu de sa pertinence. Parce que Destin décrit une forme d’oppression persistante qui requiert aujourd’hui encore toute notre attention.
Cette histoire en images appartient à une tradition du XXe siècle, celle des romans sans paroles généralement exécutés en gravures sur bois, dont les plus connus sont peut-être Mon livre d’heures de Frans Masereel et God’s Man de Lynd Ward.
Ces récits graphiques racontent souvent la vie pleine et entière d’un personnage, du berceau jusqu’au tombeau. Les protagonistes sont des « héros de la classe ouvrière » qui naissent et s’éteignent dans l’indigence. D’autres récits mettent en scène une classe moyenne qui tire le diable par la queue, tandis que d’autres encore nous montrent par exemple la souffrance d’un simple soldat envoyé au front.
Les romans sans paroles appartenaient à un mouvement artistique animé par une conscience sociale. On y trouve les gravures de Käthe Kollwitz, les fresques de Diego Rivera ou encore les illustrations de George Grosz. Aux XIXe et XXe siècles, ces artistes ont opéré une rupture avec des siècles de peinture européenne, dans laquelle les rois et les reines, les dieux et les saints étaient au centre des représentations. Cette nouvelle forme d’art a fait du prolétariat son sujet principal. Ce courant artistique parlait du « peuple ».
Les romans sans paroles ont été une inspiration immense pour des artistes de la bande dessinée expérimentale des années 1980 comme moi, Peter Kuper, Eric Drooker, Paula Hewitt ou Sabrina Jones. Cette forme d’art narratif était à nos yeux politiquement engagée et aisément compréhensible. Elle représentait une alternative à l’abstraction académique que les critiques et les écoles soutenaient alors. Je crois que nous aimions aussi le noir et blanc tranché, l’exagération, l’impudence.
Mais les dessins de Nückel dans Destin n’ont ni l’immédiateté de Masereel ni la dramaturgie de Ward. C’est une œuvre tout en subtilité visuelle et en complexité narrative […].À une époque où les élites libérales semblent avoir perdu de vue les origines populaires des politiques progressistes, les dessins d’Otto Nückel servent de rappel et d’avertissement : le destin d’une grande majorité de gens est déterminé par la classe sociale dans laquelle elle naît !
Seth Tobocman
Journées Gaston Couté – 25,26 et 27 septembre 2020 à Meung-sur-Loire – 45
Programme complet à télécharger
LE CHAMP DE NAVIOTS
L’matin, quand qu’j’ai cassé la croûte,
J’pouill’ ma blous’, j’prends moun hottezieau
Et mon bezouet, et pis, en route !
J’m’en vas, coumme un pauv’ sautezieau,
En traînant ma vieill’ patt’ qui r’chigne
A forc’ d’aller par monts, par vieaux,
J’m’en vas piocher mon quarquier d’vigne
Qu’est à couté du champ d’naviots !
Et là-bas, tandis que j’m’esquinte
A racler l’harbe autour des « sâs «
Que j’su’, que j’souff ’, que j’geins, que j’quinte
Pour gangner l’bout d’pain que j’n’ai pas…
J’vois passer souvent dans la s’maine
Des tas d’gens qui braill’nt coumm’ des vieaux ;
C’est un pauv’ bougr’ que l’on emmène
Pour l’entarrer dans l’champ d’naviots.
J’en ai-t-y vu d’pis l’temps que j’pioche !
J’en ai-t-y vu d’ces entarr’ments :
J’ai vu passer c’ti du p’tit mioche
Et c’ti du vieux d’quater’vingts ans ;
J’ai vu passer c’ti d’la pauv’fille
Et c’ti des poqu’s aux bourgeoisieaux,
Et c’ti des ceux d’tout’ ma famille
Qui dorm’nt à c’tt’ heur’ dans l’champ d’naviots !
Et tertous, l’pésan coumme el’riche,
El’rich’ tout coumme el’pauv’ pésan,
On les a mis à plat sous l’friche ;
C’est pus qu’du feumier à pesent,
Du bon feumier qu’engraiss’ ma tarre
Et rend meilleurs les vins nouvieaux :
V’là c’que c’est qu’d’êt’ propriétare
D’eun’vigne en cont’ el’champ d’naviots !
Après tout, faut pas tant que j’blague,
Ca m’arriv’ra itou, tout ça :
La vi’, c’est eun âbr’ qu’on élague…
Et j’s’rai la branch’ qu’la Mort coup’ra.
J’pass’rai un bieau souèr calme et digne,
Tandis qu’chant’ront les p’tits moignaux…
Et quand qu’on m’trouv’ra dans ma vigne,
On m’emport’ra dans l’champ d’naviots !