Acheminons-nous progressivement vers la fin des beaux jours ? La question, en ces temps troublés, n’est plus que jamais d’actualité. À l’heure où les forêts australiennes et sibériennes brûlent, où les derniers glaciers et banquises disparaissent, où des centaines de milliers d’espèces animales et végétales sont en voie d’extinction d’ici la fin du siècle, la question est plus que légitime. La récente apparition du coronavirus, sa propagation et ses conséquences semble être un exemple de plus, corroborant l’idée que le modèle d’une société industrielle et marchande, que le mythe du Progrès, sont en fin de piste, pour le meilleur comme pour le pire.
Si le coronavirus a pu, modestement, interroger nos contemporains sur la nécessité de préserver nos environnements, il a également été l’opportunité pour l’État d’accroître son emprise et son contrôle sur nos sociétés, tant par l’omniprésence policière que par l’utilisation massive des outils numériques qui, sous couvert de protection sanitaire, accompagnent la destruction des liens sociaux les plus élémentaires.
Face à la menace de la destruction définitive des écosystèmes planétaires et aux tentations éco-fascistes qui commencent à se manifester, que peuvent bien valoir les idées anarchistes et leurs héritages, parfois fruits d’un passé révolu ? Comment penser les interactions entre écologie sociale, idées anti-autoritaires et crises sociales ? Comment qualifier, distinguer et parfois dépasser un certain nombre de notions désormais populaires, — comme la collapsologie —, pour aboutir à une société autonome et émancipée ?
Des questions posées en filigrane à la lecture du dossier de ce nouveau numéro de Réfractions. Questions auquel il tente humblement d’apporter des débuts de réponses. Le tout sans oublier également le développement d’un rapport sensible au monde par la poésie, par l’art, garant de l’épanouissement des écosystèmes et de notre humanité.
Réfractions n°44 | Avis de tempêtes : la fin des beaux jours ?
Collectif Réfractions, 180 pages, 15 euros